Chacun d’entre nous a déjà éprouvé la difficulté de disposer de deux heures de travail non-stop sans que le téléphone ne sonne, ne vibre ou ne bippe ; sans qu’un collègue - ou le boss - ne frappe à la porte… Quand ce n’est pas nous-mêmes qui nous laissons distraire par la lecture des mails ou des sms, ou trainons plus que de raison dans le bureau voisin ou autour de la machine à café… Il est aussi arrivé qu’une séance de travail s’avère inefficiente parce que nous l’avions insuffisamment anticipée. Résultat, le moment venu, nous nous sommes retrouvés dépourvus du matériel et des informations nécessaires.
Dans le cadre des accompagnements que j’effectue auprès des collégiens et des lycéens, c’est le manque d’organisation ou de motivation, quelquefois couplé à un déficit d’attention, qui conduit les parents à demander de l’aide, souvent quand les examens pointent à l’horizon.
Parmi les solutions que je propose de tester, il y a la technique « Pomodoro ». De l’italien « pomodoro » qui signifie « tomate », cette méthode est directement inspirée du minuteur de cuisine reconnaissable à sa couleur rouge et à ses traits séparateurs schématisant des tranches de temps. Il s’agira alors pour l’élève de diviser sa séance de révision en séquences de 30 mn, au cours desquelles il va alterner des temps d’apprentissage et des temps de repos. Concrètement, 1 pomodoro = 1 intervalle de travail de 25mn + 1 intervalle de pause de 5 mn. Au terme du 4e temps de travail, l’élève pourra « s’autoriser » une pause plus longue de 15-20m. Cela se traduit ainsi :
Tache 1 : 25 mn
Pause 1 : 5 mn
Tache 2 : 25 mn
Pause 2 : 5 mn
Tache 3 : 25 mn
Pause 3 : 5 mn
Tache 4 : 25 mn
Pause 4 : 15-20 mn
Pour ceux qui sont susceptibles d’être attirés par des distractions, j’insiste sur le fait de s’en tenir vraiment à 15-20 mn lors de la quatrième pause, notamment si l’objectif est de s’engager dans une nouvelle série de « pomodoros ». D’où le respect d’un impératif catégorique pour les adolescents, à savoir éloigner physiquement le téléphone, dont la consultation est prohibée même pendant les parenthèses de repos.
Le premier bénéfice de cette méthode réside dans la durée du temps de travail, ce « juste ce qu’il faut » qui permet de se concentrer sur une tache unique en un laps de temps raisonnable voire « supportable » pour qui a du mal à s’y mettre, à maintenir son attention ou qui a tendance à vite se lasser.
Le deuxième avantage réside dans sa proximité avec la philosophie « des petits pas », qui offre à l’élève démotivé ou procrastinateur une vision « accessible » des 2 heures de travail qu’il se représente a priori comme une montagne à gravir. En effet, la succession des temps de travail et de repos permet de dédramatiser les différentes étapes vers la ligne d’arrivée, dont le franchissement va être assimilé à un moment de réussite. Pour cette raison, j’invite toujours l’adolescent qui met en pratique la technique du « pomodoro » à s’octroyer une récompense en fin totale de cycle, si tant est que les défis du jour aient été atteints.
Tout cela implique de remplir astucieusement l’intermède de pause, afin que sa dimension relaxante n’entache ni la dynamique ni la concentration de l’apprenant. Et plus généralement, cela induit que la session de travail ait été préparée. En effet, décomposer son travail en tache suppose de s’y pencher un minimum en amont ; d’avoir préalablement une vue d’ensemble de la leçon à réviser ou du sujet à traiter. En ce sens, plus qu’une méthode de gestion du temps, la technique « pomodoro » est une méthode d’organisation globale qui développe des compétences douces telles que la capacité à anticiper et à faire preuve de rigueur.
Et comme pour tout apprentissage, il est important de persévérer même si les premières tentatives se révèlent infructueuses.
Enfin, pour ceux qui le souhaitent, il existe des applications numériques d’aide à la mise en œuvre de cette méthode, qui peut évidemment aussi être mobilisée par des adultes dans un contexte professionnel.
Pour prendre rendez-vous : https://www.xn--cestunebelleleon-ppb.com/me-contacter
